nov 15, 2012

Séminaire d’Anthropologie Américaniste, calendrier.

Le Séminaire d’Anthropologie Américaniste se tiendra de nouveau cette année à l’Institut des Amériques, 175 rue du Chevaleret – 75013 Paris (*).

Programme du premier semestre

Vendredi 30 novembre 2012 – de 11h à 13h – Institut des Amériques (Salon des Amériques)

Oiara BONILLA – Post-doctorante en anthropologie sociale au Museu Nacional (Rio de Janeiro), chercheur associé au Centre EREA

L’appât et la tique : sujétion et parasitisme dans les rituels paumari (Amazonie occidentale)

Les Paumari présentent une configuration ontologique particulière : ils se conçoivent comme des proies sujettes à la dévoration ou à la familiarisation, ce qu’ils expriment dans les rituels ihinika. Ces rites préventifs mettent en scène une série de captures – par les esprits des aliments – et de contre-captures – par les esprits auxiliaires et les chamanes –, et ces séquences sont en permanence entrecoupées par des sessions de cure chamanique. Tout au long de leur existence, y compris durant le rituel, les âmes paumari sont en effet sujettes à la capture par les esprits de tous les êtres animés ou inanimés peuplant le monde, qui les adoptent et les traitent comme leurs employés/enfants adoptifs. Seul le chamane, avec l’aide de ses esprits auxiliaires, peut alors récupérer l’âme captive.

Le moindre prélèvement sur le monde risquant de donner lieu à une contre-attaque sous la forme d’une capture pouvant entraîner la maladie et la mort, la vie est conçue comme une incessante perte d’âme, celle-ci étant constamment capturée par les Autres puis soumise à ceux-ci. Entre le risque de capture définitive (qui se traduit par la mort) et la possibilité de ne jamais être capturé (qui équivaut à une non-existence), il existe cependant pour les Paumari une position intermédiaire : celle de la sujétion et du parasitisme. Ces rituels invitent ainsi à une réflexion sur la relation entre prédation et sujétion dans un contexte amazonien.

 

Le SAA s’associe au séminaire L’Amérique latine par l’image et pour l’image pour sa séance du

Vendredi 7 décembre 2012Musée du quai Branly de 18h à 20h (salle de cinéma)

Présentation du documentaire ethnographique de Rafael DEVOS

Les êtres de la forêt et leur vie comme personnes (Nhandé va’e kue meme’ĩ) (27 mn, version sous-titrée en français)

La projection sera suivie d’une discussion avec le réalisateur, R. Devos (Université de Santa Catarina, UFRJ, Brésil), de passage à Paris. Dans ce film tourné avec des Guarani du sud du Brésil, le jeune chef – et scénariste – Vherá Poty présente les sculptures d’animaux réalisées dans son village et les récits mythiques que disent les anciens sur les moyens de créer et de vivre la culture guarani. Ils comprennent la fabrication de colliers, de paniers et de sculptures en bois qui manifestent la présence des êtres de la forêt : jaguars, oiseaux et autres « parents ».

Le film a obtenu le Prix Pierre Verger du meilleur film décerné par l’Association brésilienne d’anthropologie en juillet 2012 à Sao Paulo, et le Prix du meilleur film ethnographique au « I Festival Téo Brandão de Fotografias e Filmes Etnográficos » en 2011 à Maceió (Alagoas).

 

Vendredi 14 décembre 2012 – de 11h à 13h – Institut des Amériques (Salon des Amériques)

David ROBICHAUX – Professeur-chercheur émérite au Programe d’anthropologie sociale de l’Universidad Iberoamericana (Mexico)

« Danser pour le saint ». Les danses dans les fêtes religieuses de la région « post-indigène » de Texcoco, Mexique central

La conférence présentera une recherche d’anthropologie visuelle en cours depuis septembre 2011 sur les danses qu’exécutent, dans 8 villages de la région de Texcoco, des groupes qui s’organisent pour faire une dévotion au saint lors des fêtes religieuses. Les dix types de danse répertoriés dans cette région sont en réalité plutôt des danses-théâtre puisqu’elles intègrent des rôles parlés – généralement en espagnol, mais aussi en nahuatl, pratiquement disparu de la vie quotidienne. Les représentations durent entre 6 et 10 heures et sont éprouvantes, mais aussi coûteuses pour les participants – la musique étant chère et les principaux acteurs devant organiser des banquets pour parfois plusieurs centaines d’invités. Des extraits vidéo donneront un aperçu du répertoire des danses et d’entretiens avec des danseurs, maîtres de danses et musiciens, permettant d’appréhender leurs motivations individuelles et leurs expériences personnelles, notamment avec un objet sacré, un masque, qui intervient dans l’une des danses. Les valeurs de continuité et de transmission liées à ces danses les font apparaître comme un héritage familial, dont on verra comment il compose avec l’emprunt, parfois à grande distance, de certaines danses.

 

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