fév 3, 2016

Appel à communications pour un colloque autour du thème : Projet de recherche Réfugié(e)s et Déplacé(e)s : Droit, Littérature et Migration

Nous avons le plaisir de vous annoncer qu’un appel à communications pour un colloque autour du thème : « Projet de recherche Réfugié(e)s et Déplacé(e)s : Droit, Littérature et Migration »

Date : Les 12 et 13 mai 2016 à l’Université du Québec à Montréal
Colloque organisé par Simon Harel, Hanen Allouch et Laurence Sylvain
Projet de recherche Réfugié(e)s et Déplacé(e)s : Droit, Littérature et Migration
http://www.refugieesetdeplacees.com

La répartition du monde en Orient et en Occident qui a persisté depuis le Moyen-Âge au moins jusqu’à la fin de la première moitié du XXe siècle n’est plus à l’ordre du jour dans un monde où la planète mange américain, où un citoyen du monde arabe suit le cinéma indien, et où un membre de la communauté européenne lit des auteurs de l’Asie de l’Est. Les littératures et les médias du monde participent à la création de nouveaux imaginaires de la figure du réfugié dans une époque où l’Histoire semble s’écrire au présent et à la vitesse des frontières inamovibles ou franchies dans la clandestinité. L’enjeu des droits des individus est au cœur de l’actualité du refuge : par exemple, la photographie d’Alan Kurdi accompagnée d’une médiatisation massive a engendré la diffusion de nombreux récits relatifs à la situation des réfugiés. Dans un tel cas, les images de l’enfance, de la jeunesse innocente ou encore, la vidéo hypermédiatisée de la journaliste hongroise Petra Laszlo agressant un réfugié qui porte un enfant au moment de franchir la
frontière, sont des représentations du temps présent.

Depuis plus d’un demi-siècle, la mondialisation ne cesse de greffer la culture de l’autre en nous et réciproquement ; certaines différences sont renforcées et d’autres sont éliminées formant ainsi des images contrastées. Par exemple, la réception actuelle des voyages d’un Marco Polo ou des tableaux d’un Delacroix par les originaires des cultures représentées s’apparentent en étrangeté aux voyages interplanétaires vers Mars qui occupent autant de place dans les médias que les déplacements des réfugiés. Le postorientalisme du XXIe siècle, que les travauxd’Édouard Saïd ont annoncé accentue une déterritorialisation des imaginaires sous la forme de contre-systèmes discursifs qui contestent les représentations hypermédiatisées du réfugié. En d’autres termes, il importe de repenser la configuration narrative des récits de migration tout en mettant à l’ordre du jour l’évolution de la représentation de la figure du réfugié. Ce changement de regard nous engage dans une zone de tension faite d’images du réfugié en tant qu’individu, singularisé et pointé du doigt, mais aussi qui présente enfin le réfugié à titre de représentant d’une communauté plurielle et indiscernable. À ce sujet, Benedict Anderson recourt à la notion de « communauté imaginaire » pour désigner la figuration de l’individu par rapport à son appartenance culturelle et l’ensemble de représentations totalisantes qui constituent son image.

L’actuelle crise des réfugiés donne lieu à une myriade d’images qui attire écrivains, photographes, caricaturistes et cinéastes pour marquer des moments-chocs de l’expérience de l’asile autour du monde. Nous nous intéressons à la manière dont la littérature, les arts et les médias captent les images des réfugiés et de leurs droits, respectés ou violés, les figurent ou les transfigurent, et à ce que les différents médiums apportent à la représentation et à la réception des discours sur la migration.

Nous proposons les axes de réflexion suivants :

– Les représentations du réfugié dans la presse écrite et dans les médias audiovisuels.
– Les convergences et les divergences des représentations caricaturales des réfugiés.
– Entre respect et violation des droits de l’homme en situation de refuge.
– Discours des écrivains et artistes migrants et réfugiés.
– Culture d’origine et culture d’accueil, conflit et/ou harmonisation.
– La déterritorialisation des écritures migrantes.
– Les théories littéraires et artistiques affirmées par les nouvelles représentations du
réfugié.
– La photographie journalistique, forme génératrice de récits migratoires.
– Le Monolinguisme et le polylinguisme en contexte de refuge.

Les propositions (200 à 300 mots) de communications (de 20 minutes) ou de tables rondes (3 participants, un animateur) sont à envoyer à l’adresse mail refugiesetdeplaces@gmail.com avant le 28 février 2016. Le colloque aura lieu à l’Université du Québec à Montréal du les 12 et 13 mai dans le cadre du 84ème Congrès de l’Association Francophone pour le Savoir.

http://www.acfas.ca/evenements/congres/congres-2016

Membres du projet de recherche :
Simon Harel (Université de Montréal)
François Crépeau (Université McGill)
Idil Atak (Ryerson University)
Marie-Pierre Bouchard (Université du Québec à Montréal)
Laurence Sylvain, coordonnatrice (Doctorante, Université de Montréal), coorganisatrice
Hanen Allouch (Doctorante, Université de Montréal), coorganisatrice
Safa Kouki (Doctorante, Université de Montréal)

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