Lettre d’Agone du 5 février

En librairie le 5 février

Introduction à une sociologie critique

Lire Pierre Bourdieu

Alain Accardo

Quatrième édition revue et actualisée

Préface de Gérard Mauger

ISBN : 978-2-7489-0454-3

288 pages – 11 × 18 cm – 10 euros

« S’agissant de la science sociale, on doit considérer que la connaissance de la réalité qu’elle permet d’acquérir doit s’investir dans l’entreprise collective de rendre le monde social meilleur, et donc apporter sa contribution spécifique au combat que les forces d’émancipation ne cessent de mener contre les forces d’oppression sociale.

Cette sociologie critique, refusant l’objectivisme économiste, nous permet de comprendre que les structures du monde social à combattre sont à la fois externes et internes. C’est pourquoi elle prône la réflexivité et l’auto-socioanalyse, nous conduisant à considérer que toutes les Bastilles existent toujours doublement, dans le monde où nous habitons et dans celui qui nous habite. C’est pourquoi il faut s’attaquer aux murailles qui sont en nous tout autant qu’à celles qui se dressent devant nous, parce qu’elles ne forment toutes ensemble qu’une seule et même forteresse, celle de l’ordre établi. »

Véritable ouvrage de sociologie générale, ce livre propose une une vision du monde social étroitement inspirée des analyses de Pierre Bourdieu, dont elle reprend en substance l’appareil conceptuel.

Sociologue et professeur honoraire à l’université de Bordeaux 3, Alain Accardo tient une chronique dans La Décroissance. Soucieux de promouvoir une sociologie critique, dans la continuité des travaux de Pierre Bourdieu, notamment sur les systèmes de reproduction des inégalités, et de domination, Alain Accardo s’est fait une spécialité de l’étude du monde journalistique. Tous ses livres sont désormais publiés aux éditions Agone.

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Race et science sociales

Essai sur les usages publics d’une catégorie

Stéphane Beaud & Gérard Noiriel

ISBN : 978-2-7489-0450-5

432 pages – 14 × 21 cm – 22 euros

« Pour les marxistes, les ouvriers qui manquaient de “ conscience de classe ” étaient aliénés, victimes de l’idéologie dominante. Grâce aux intellectuels qui disposaient de la bonne théorie révolutionnaire, ils retrouveraient leur véritable identité. À l’opposé, Bourdieu défend l’idée que c’est en respectant l’autonomie de la science que le sociologue peut échapper aux travers de l’intellectuel engagé et la sociologie jouer un rôle utile dans la cité. Car produire des connaissances sur les acteurs du monde social, ce n’est pas parler à leur place, ni leur dire comment se comporter. Là où règnent les injustices, les inégalités et les discriminations, c’est avant tout à mettre en lumière ces vérités que la science sociale doit s’attacher. »

La « question raciale » occupe désormais la place publique. Les auteurs de ce livre ont voulu sortir de l’agenda médiatique et politique et mettre le débat sur le terrain de l’autonomie des sciences sociales. Ils reviennent sur l’histoire des enjeux politiques et savants qui se sont noués au XIXe siècle autour de la notion de race, pour éclairer les débats actuels et les inscrire dans la continuité de la science sociale telle que la concevaient Durkheim, Weber et Bourdieu. Pour ne pas s’en tenir à des visions trop générales ou théoriques, ils proposent aussi l’analyse d’un « scandale racial » particulier, celui des « quotas » dans le football.

Stéphane Beaud est sociologue ; Gérard Noiriel est historien. Depuis de nombreuses années, leurs recherches portent notamment sur les classes populaires, les mondes ouvriers et l’immigration en France.

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Sous le talent : la classe, le genre, la race

Agone n°65

Coordonnée par Marie Buscatto, Marine Cordier & Joël Laillier

ISBN : 978-2-7489-0434-5

288 pages – 15 × 21 cm – 20 euros

Le paradoxe des écoles d’art est de se présenter comme des lieux d’apprentissage de ce qui ne s’apprend pas : le « talent » est ce que l’on possède à titre personnel. Et ce alors même que l’accès à la formation artistique est aujourd’hui un élément clé dans la construction des trajectoires professionnelles des artistes.

Une vision courante de ces écoles est ainsi qu’elles se contentent de faire éclore les « talents » qu’elles repèrent, nourrissent et accompagnent. Prenant le contre-pied de cette conception individuelle de la réussite, ce volume montre que la classe sociale, le genre ou la « race » sont décisifs à l’entrée dans les formations comme au fil de la scolarité ou à sa sortie. À travers l’étude de multiples arts — cirque, théâtre, arts visuels, mode, musique et photographie — sont montrées les différentes manières dont les formations artistiques participent à la construction invisible et « naturelle » de ces inégalités qui se répercutent ensuite en profondeur dans les univers artistiques eux-mêmes.

Au sommaire

Dossier : « La fabrique des inégalités au cœur des formations artistiques », par Marie Buscatto, Marine Cordier et Joël Laillier — « L’école de danse de l’Opéra de Paris », par Joël Laillier — « Les formations de musique classique au Royaume-Uni », par Anna Bull — « L’École nationale de la photographie », par Véra Léon — « Socio-histoire des formations artistiques du xviiie au xxe siècle », par Séverine Sofio — « L’entrée aux Beaux-Arts », par Mathilde Provansal — L’école du Théâtre national de Strasbourg », par Adrien Thibault — « Les écoles du cirque », par Émilie Salamero — « Les formations de la mode », par Nicolas Divert.

La leçon des choses : « L’éthique de la religion », par William Clifford, suivi de « Moralité, humanité et religion chez William Clifford » par Bruno Lenglet et Jean-François Rosecchi — « La lutte des sans-abris à Tokyo » par Kōichirō Mukai — « Une communauté autonome urbaine à México » par Raúl Zibechi

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