CLAMOR : Colloque : Criminocorpus. 20 ans pour l’histoire de la justice. Trajectoire, enjeux, questions vives. 6 et 7 juin 2023

Centre pour les humanités numériques et l'histoire de la justice (CLAMOR)

Les inscriptions pour le colloque Criminocorpus. 20 ans pour l’histoire de la justice. Trajectoire, enjeux, questions vives qui se tiendra les 6 et 7 juin 2023, à la Cité Internationale Universitaire de Paris (amphithéâtre Victor-Lyon) sont ouvertes.

Présentation :

Imaginé en 2003 sous la forme d’un portail numérique d’histoire des crimes et des peines, le projet de science ouverte Criminocorpus n’a eu de cesse de se développer en explorant les nouvelles formes de restitution plurielle de la connaissance scientifique.

En veille sur l’innovation technique et l’expérimentation, soucieuse de la pérennité des données et attentive à une large diffusion accessible à différents publics, Criminocorpus constitue aujourd’hui la plateforme de référence sur l’histoire de la justice, des crimes et des peines avec une revue francophone et plurilingue et le premier musée nativement numérique sur le sujet. En 2023, nous fêtons les 20 ans d’un projet fédérateur toujours en mouvement.

L’objectif de ce colloque est de revenir collectivement sur sa genèse, ses développements, ses contenus et ses partenaires, mais aussi d’esquisser ses perspectives d’avenir en l’inscrivant dans l’évolution de l’histoire de la justice. Constitué en comité scientifique, le comité de rédaction de Criminocorpus a souhaité privilégier les temps d’échanges et de discussion. Le colloque est ainsi structuré en cinq tables-rondes encadrées par deux temps de conférences.

Inscription : La participation au colloque est libre dans la limite des places disponibles mais les inscriptions sont obligatoires.
Vous pouvez également suivre ces journées en distanciel. Un lien pour vous connecter vous sera transmis quelques jours avant le début du colloque.

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 PROGRAMME

Mardi 6 juin 2023

9h – Accueil & café

9h30 – Mot de bienvenue

9h45 Conférences : carte blanche à Claude Gauvard, Professeure émérite en histoire médiévale, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à Michelle Perrot, Professeure émérite en histoire contemporaine, université Paris-Diderot

10h45 – Pause

11h – Table ronde 1 : Humanités numériques
Modérée par Pierre Prétou, LIENSs, La Rochelle Université et Marc Renneville, CLAMOR, CNRS

Avec Olivier Baude, Chercheur en sciences du langage, directeur de l’infrastructure de recherche Huma-Num
Pietro Corsi, Historien des sciences (EHESS, Oxford University), ancien directeur du Centre de recherche en histoire des sciences et des techniques
Pascale Goetschel, directrice scientifique adjointe à l’InSHS et professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, attachée au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS).

Le projet Criminocorpus est né en 2003 dans un environnement informatique qui ne se désignait pas alors comme relevant des « humanités numériques ». Parce qu’il se déployait sur une thématique très arpentée par des acteurs n’émanant pas des institutions de la recherche, Criminocorpus s’est, dès l’origine, confronté à l’exploitation de ses données en sciences ouvertes. On rappellera ici les caractéristiques technologiques de ce contexte et les intentions scientifiques des projets numériques qui ont eu valeur de modèle. En retraçant le chemin parcouru, les évolutions institutionnelles et technologiques, cette table ronde entend mettre l’accent sur les enjeux et les contraintes de viabilité temporelles des projets numériques en SHS et la sauvegarde des données de recherche. Il s’agira aussi de pointer les nouveaux défis auxquels sont confrontés les politiques de diffusion en ligne de la connaissance scientifique (réseaux sociaux, algorithmes, moissonnage…).

12h15 – Pause déjeuner

14h –  Les visites filmées de lieux de justice et de peine sur Criminocorpus
Hervé Colombani, membre correspondant du CLAMOR et Jean-Lucien Sanchez, DAP/Me5, ministère de la Justice, membre correspondant du CLAMOR

14h30 – Table ronde 2 : Les professionnels de la justice face à leur histoire
Modérée par Martine Kaluszynski, CNRS/IEP Grenoble, PACTE-Politique Organisation, et Sophie Victorien, CLAMOR, CNRS

Avec Denis Salas, Magistrat et président de l’Association française pour l’histoire de la justice
Valérie Sagant, Magistrate, directrice du GIP Institut des études et de la recherche sur le droit et la justice
Jean-Jacques Yvorel, Historien, chercheur associé au CESDIP et CRH19. Co-rédacteur en chef de la Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière »
Sandrine Zientara-Logeay, Présidente de la chambre à la Cour de cassation et directrice du service de documentation, des études et du rapport

Plusieurs thématiques seront mobilisées au cours de cette table ronde réunissant des professionnels de la justice dont le parcours et les responsabilités illustrent leur attention portée à l’histoire de la justice. Les échanges porteront notamment sur les questions suivantes : quelles sont les attentes des professionnels vis-à-vis de l’histoire de la justice, quelle est la place de l’histoire de la justice dans la formation professionnelle, comment transmettre l’histoire de la justice aux professionnels et comment sauvegarder et valoriser la mémoire des professionnels et des pratiques professionnelles.

15h45 – Pause

16h – Table ronde 3 : Le patrimoine judiciaire et sa valorisation publique
Modérée par Nicolas Derasse, Centre d’Histoire Judiciaire, université de Lille, Marc Renneville, CLAMOR, CNRS, Mathieu Vivas, IRHIS, université de Lille, membre de l’Institut Universitaire de France

Avec Olivier Bosc, Conservateur et historien, directeur de la bibliothèque de l’Arsenal,
Pierre Fournié, Conservateur général du patrimoine, responsable du département de l’action éducative et culturelle aux Archives nationales
Basile Ader, Avocat, vice-bâtonnier au barreau de Paris, conservateur du musée du barreau de Paris.

L’intention de cette table ronde est d’interroger la notion de patrimoine judiciaire, son extension et sa valorisation. Chaque intervenant pourra répondre aux questions suivantes, de son point de vue personnel sans engager celui de son institution. Qu’est-ce qui entre dans le patrimoine judiciaire ? Qu’est-ce qui n’y entre pas ? Pourquoi patrimonialiser des structures et des édifices ? La reconnaissance de ce patrimoine judiciaire est-elle en concurrence avec d’autres qualifications, notamment sur des sites ayant connu des différents usages ? Dans quel mesure la valorisation du patrimoine judiciaire peut-elle contribuer à l’émergence d’un musée d’histoire de la justice ? Quels pourraient être les limites chronologiques, culturelles et géographiques, la forme, les contenus et les publics visés d’un tel musée ?

17h15 –  Présentation de HUGO, inventaire du patrimoine des lieux de justice
Marc Renneville et Sophie Victorien, CLAMOR, CNRS

17h30 – Conclusions de la journée

 

Mercredi 7 juin 2023

9h – Accueil & café

9h30 – Présentation du projet ANR HLJPGenre
Prune Decoux, CDEP, université d’Artois et Hélène Duffuler-Vialle, CDEP, université d’Artois/CHJ, université de Lille

9h45 – Conférences : carte blanche à Frédéric Chauvaud, professeur émérite en histoire contemporaine, université de Poitiers et à Marc Renneville, CLAMOR, CNRS

10h45 – Pause

11h – Table ronde 4 : « Questions sensibles » : Recherche, débat public, polémique et sphères privées
Modérée par Marc André, université de Rouen et Hélène Duffuler-Vialle, CDEP, université d’Artois/CHJ, université de Lille

Avec Véronique Blanchard, Historienne, responsable du Centre d’exposition « Enfants en justice » (École Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse) à Savigny-sur-Orge depuis 2005, spécialiste de la justice des enfants, du genre et des violences institutionnelles.
Silvia Falconieri, Historienne du droit, chargée de recherche au CNRS, à l’Institut des Mondes Africains (UMR 8171, Campus Condorcet, Aubervilliers). Responsable scientifique du projet de recherche « Aliéné mental » et indigène. Histoire d’une double discrimination de statut en Afrique française (Fin XIXe siècle-1960) »
Sébastien Ledoux, Historien, spécialiste des enjeux de mémoire, chercheur en histoire contemporaine au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains à l’Université Panthéon-Sorbonne
Virginie Sansico, Historienne, rattachée au laboratoire Histoire-territoires-mémoire de l’université de Caen et au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP, UMR 8183). Elle est membre des groupes interdisciplinaires de recherche JUPITER et ProMeTe qui travaillent sur les procès du terrorisme aujourd’hui et dans l’histoire

Lorsque des chercheurs et chercheuses travaillent sur des sujets sensibles, ils sont à la croisée de deux risques, d’instrumentalisation et de méconnaissances dans la sphère publique d’une part, d’attentes et d’incompréhension dans les sphères privées, d’autre part. Il résulte une sérénité de la recherche troublée par les débats publics, mais aussi des espoirs déçus ou contrariés. En situation d’inconfort face à une polarisation des positions médiatiques et de pressions sociales, l’universitaire peut être mobilisé comme expert, ignoré ou parfois même mis en cause. La dimension scientifique du travail de recherche forme-t-elle un rempart protecteur face à la polémique publique ? Le travail de recherche joue-t-il un rôle d’apaisement dans le débat public et la sphère privée ? Le monde de la recherche et le monde médiatique et politique s’ignorent-ils réciproquement ou au contraire s’alimentent-ils mutuellement ? Travailler sur des questions sensibles oblige-t-il les chercheurs à se poser davantage de questions épistémologiques ?”

12h15 – Pause déjeuner

14h – La police scientifique et le préfet Lépine
Avec Hervé Colombani, Membre correspondant du CLAMOR et Pierre Piazza, CY Cergy Paris Université, CESDIP, LEJEP et membre correspondant du CLAMOR

14h15 – Table ronde 5 : Jeunes chercheuses et chercheurs en histoire de la justice. Nouvelles approches et expérimentations
Modérée par Hélène Ménard, CRISES, université Paul-Valéry Montpellier III, Diane Roussel, ACP, université Gustave-Eiffel et Mathieu Vivas, IRHIS, université de Lille, membre de l’Institut Universitaire de France

Avec Elsa Besson, Maître de conférences associé en Histoire et Cultures architecturales à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille, membre associé du laboratoire INAMA
Alexandre Frambéry-Iacobone, Docteur en Histoire du droit. Post-doctorant dans le projet ANR HLJPGenre, université d’Artois, CDEP (UR 2471) ; Post-doctorant au sein de l’Observatoire des politiques publiques en situation épidémique et post-épidémique, (OPPEE), université de Bordeaux (IRM-UR7434)
Hélène Leuwers, Docteure en histoire de l’université Paris Nanterre, enseignante, membre rattaché du MéMo (Centre d’histoire des sociétés Médiévales et Modernes)
Adrien Pitor, Docteur en histoire. Professeur agrégé d’histoire géographie du lycée du Vésinet (académie de Versailles). Chercheur associé au Centre Roland Mousnier (Sorbonne Université)

À travers les échanges avec et entre quatre jeunes chercheuses et chercheurs venus de formations diverses (histoire, histoire du droit, histoire de l’architecture), cette table ronde souhaite mettre en évidence de nouvelles approches de l’histoire de la justice. Leurs recherches interrogent plus particulièrement des objets nouveaux et mettent en œuvre des expérimentations scientifiques. Trois thèmes permettront de confronter leurs points de vue : les logiques spatiales (du Palais de justice de Paris à l’architecture carcérale contemporaine), l’expérience judiciaire (récits et vérité judiciaire, la justice comme instrument de constitution des métiers, expériences sensibles…) et la circulation internationale des idées et des « modèles » judiciaires.

15h30 – Présentation chantée de complaintes criminelles
Jean-François Heintzen, Membre correspondant du CLAMOR

16h – Conclusions et remerciements

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