Groupe de recherche Achac : Newsletter # 528 – 19 décembre 2023


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Newsletter #528 – 19 décembre 2023
Tribune« Envahir l’Éthiopie »par Marcel GriauleL’anthropologue, explorateur et écrivain, directeur de la Mission Dakar-Djibouti et officier de la Légion d’honneur, Marcel Griaule (1898-1956) a été une personnalité marquante parmi les intellectuels de l’entre-deux-guerres du XXe siècle. Au moment de l’invasion par l’Italie fasciste de l’Éthiopie, il rédige de nombreuses chroniques de guerre publiées dans les journaux de l’époque. Ne se contentant pas de relater l’agression coloniale, ses écrits explorent également le pays, ses populations, ses manières, son climat et ses mécanismes politiques. Yves Pourcher, professeur de sciences politiques à Toulouse et spécialiste de l’anthropologie et de l’histoire de la guerre, replonge dans les archives de Marcel Griaule et rassemble une sélection de ses écrits dans ce livre. Les éditions Anacharsis livrent pour le Groupe de recherche Achac une présentation de l’ouvrage.Lire la tribune
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Événement
Rencontre avec Pascal Blanchard en GuadeloupeMercredi 20 décembre 2023, 10h00 
Espace libraire, Carrefour de Destreland (Guadeloupe)Pascal Blanchard, historien et chercheur associé au CRHIM de l’Université de Lausanne, présente ce mercredi plusieurs de ses dernières publications à l’espace librairie du Carrefour de Destreland en Guadeloupe. Notamment Mes étoiles noires en images (Éditions de La Martinière, 2023), fruit d’une collaboration avec Lilian Thuram, président de la Fondation Éducation contre le racisme, pour rendre hommage aux femmes et hommes noir.e.s qui l’ont marqué et construit. Mais aussi Notre France noire, de A à Z(Fayard, 2023), dictionnaire enjoué coécrit avec Alain Mabanckou, écrivain franco-congolais multi-récompensé, professeur à l’UCLA, et Abdourahman Waberi, poète, romancier, universitaire et essayiste franco-djiboutien professeur à l’Université de Washington. Il reviendra également sur Le racisme en images (Éditions de La Martinière, 2020), coécrit avec Gilles Boëtsch, anthropologue, directeur de recherche émérite au CNRS, et Décolonisations françaises. La chute d’un empire (Éditions de La Martinière, 2020), coécrit avec Sandrine Lemaire, historienne, professeure en classes préparatoires à Reims, et Nicolas Bancel, historien, professeur ordinaire à l’Université de Lausanne. Ces présentations seront suivies d’échanges avec le public et d’une séance de dédicaces. À vos stylos !En savoir plus
FranceTribune« Les images : un outil de dénonciation au service de la lutte décoloniale ? »
par Fanny LaradePubliée le 11 novembre 2023Bissai MediaLa journaliste Fanny Larade revient, ici, sur l’importance des archives et sur le rôle historique de la photographie dans la dénonciation des violences exercées par les autorités coloniales. Prenant pour exemples le travail contemporain de vulgarisation de Seumboy Vrainom ou encore les clichés pris au Congo belge par Alice Seeley Harris à la fin du XIXe siècle et documentant les nombreuses mutilations exécutées, y compris sur des enfants, sous le règne de Léopold II, la journaliste invite à repenser l’utilisation de la photographie. Si elle a été un outil de domination, en témoignent les nombreuses images produites durant la colonisation, elle permet de documenter et d’étudier les processus de racialisation et d’asservissement, et d’en dénoncer la brutalité.Lisez la tribune­

France Ouvrage« À Biarritz, le quartier de “La Négresse” doit être rebaptisé »par Karfa Diallo­Publié le 3 décembre 2023
Jeune AfriqueDans cet article, l’essayiste, éditeur et consultant franco-sénégalais Karfa Diallo plaide en faveur de l’abandon du nom « La Négresse » pour l’un des quartiers de Biarritz, comme en fait la demande le réseau Mémoires & Partages depuis plusieurs années. L’auteur retrace l’historique de l’origine du nom du quartier ainsi que le rôle du Pays basque dans la traite négrière au XVIIIe siècle et dénonce l’emploi de termes discriminatoires dans l’espace public. Pour compléter cette tribune, Jeune Afrique publie l’entretien de la romancière Marie Darrieussecq, native et résidente du Pays basque, avec Karfa Diallo. Elle y évoque notamment la signification de son engagement en faveur du changement de nom du quartier et affirme que les Basques portent « un héritage involontaire ». Un procès est en cours dont la décision doit être rendue fin décembre, affaire à suivre.En savoir plus ­

FranceArticle
« Tintin au Congo enfin muni d’une préface sur son contexte colonial »par Hugues Honoré
Publié le 9 décembre 2023
AFPLa célèbre bande dessinée d’Hergé, Tintin au Congo, est rééditée dans sa version originale colorisée et exceptionnellement accompagnée d’une préface, longtemps réclamée par ceux qui critiquaient l’absence d’une distance critique de la bande dessinée. Signée Philippe Goddin, président de l’association les Amis de Hergé, la préface permet de recontextualiser en partie l’œuvre d’Hergé dans laquelle les Congolais ont tous les mêmes traits caricaturaux et le contexte soutenant l’entreprise coloniale de la Belgique. L’auteur excuse le dessinateur : n’ayant jamais mis les pieds au Congo, il aurait trop été influencé par la propagande coloniale belge de son époque, s’inspirant uniquement des cartes postales mises à sa disposition, ou de ses visites au musée colonial de Tervuren alors qu’avait lieu en 1930, en Belgique, l’exposition internationale coloniale, maritime et d’Art flamand à Anvers. Philippe Goddin considère par ailleurs qu’Hergé ne franchit pas la limite du racisme, restant simplement dans la caricature. Néanmoins, il est justement problématique d’avoir considéré ces sources comme véridiques quand il s’agit de propagande, pointe l’historien du fait colonial, Pascal Blanchard. « Hergé a fait un choix politique d’ignorer les sources qui décrivent la violence de la colonisation » ajoute-t-il. On attend encore une véritable préface critique pour Tintin au Congo. En savoir plus

FranceOuvrage
Cahiers d’Études africaines « Retours de restitutions »Publié le 30 novembre 2023 
Éditions de l’EHESSLe dernier numéro de la revue Cahiers d’études africaines propose d’éclairer le débat sur la restitution des objets et des biens culturels. Quel est le statut de ces objets et artefacts ? Comment comprendre les problèmes de leur conservation ou les différents imaginaires qui entourent leur possible restitution ? Comment décentrer les prises de position dans le débat ainsi que dans les pratiques de recherche ? Les vingt-quatre contributions d’auteurs aussi bien africains qu’européens de ce volume ont pour objectif d’analyser les différentes positions et stratégies de restitution au prisme des enjeux politiques, juridiques et identitaires qui les sous-tendent. De plus, ils cherchent à comprendre les (ré)appropriations et les processus patrimoniaux et muséaux qui en découlent.
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France
Projection et rencontre« La langue de ma mère »Mercredi 20 décembre 2023, 18h30
Palais de la Porte Dorée, Auditorium (Paris)Le Palais de la Porte Dorée, en partenariat avec le festival « Si loin, si proche » et La Ferme du Buisson, explore la thématique de la langue maternelle avec la projection de trois courts métrages, en présence de leurs réalisateurs. Les films de Jean-Baptiste Phou (La langue de ma mère), Denis Do (La forêt de Mademoiselle Tang) et de l’association Mekong à la Marne (Du Mékong à la Marne, récits), permettront de s’interroger sur la transmission de l’expérience de l’exil à travers la langue maternelle. Langue de la petite enfance, apprise à la maison et souvent la seule parlée par les mères, elle est aussi celle dans laquelle les événements traumatiques de la diaspora se racontent ou au contraire celle d’un impossible dialogue. En contrepoint de cette approche sur les impasses de la communication intergénérationnelle et interculturelle, cette rencontre, animée par Nara Keo Kosal, co-directeur artistique du festival « Si loin, si proche » développera la question de la richesse du multilinguisme et sa transposition artistique. En savoir plus

­FranceOuvrage
« L’Afrique dans les temps du monde » 
par Mamadou Diouf  Publié le 20 octobre 2023 Rot.Bo.KrikDans son dernier essai L’Afrique dans le temps du monde, l’historien sénégalais Mamadou Diouf, professeur à l’Université Columbia à New York, examine de manière critique la discipline de l’histoire ainsi que la façon dont les Africains l’ont appréhendée dans les années 1950-1960, période marquée par la libération de l’Afrique du joug colonial. Face au déracinement culturel et territorial résultant de la colonisation, la diaspora noire n’a cependant pas cessé de produire des contre-récits de la « mission civilisatrice » occidentale. Grâce à des outils tels que la narration orale et les cultures matérielles non conventionnelles, l’histoire africaine a constamment cherché à concilier l’unité et la diversité au sein des sociétés du continent, dans le but de revendiquer un récit universel affranchi de l’impérialisme occidental.En savoir plus