Avril 2002
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- Résumé
- Table des matières
- Cahier n°28
Notre avenir à tous », le rapport établi en 1987 pour les Nations unies par la Commission mondiale de l’environnement et du développement, donne la définition la plus communément admise du développement durable. C’est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
L’idée centrale est que le développement économique et social que les pays du Nord ont promu en modèle d’action à l’échelle planétaire est devenu aujourd’hui contre-productif. Le rapport Brundtland insiste sur l’urgence de la prise de conscience de la non-soutenabilité, non-durabilité du productivisme, sous peine d’être confronté à des problèmes écologiques et sociaux (en particulier l’accentuation des inégalités Nord-Sud) graves et insoutenables, y compris pour les pays industrialisés. Au niveau mondial, se pose la question de la compatibilité du développement durable et du développement des pays du Sud : il faut tenir compte des contraintes liées au sous-développement dans les réflexions sur le développement durable. C’est donc bien » notre avenir à tous » qui est en jeu.
Initialement centrés autour du concept de développement durable, les débats portent également aujourd’hui sur sa mise en œuvre, d’où un dialogue nécessaire entre chercheurs et décideurs tant du Nord que du Sud. Dans ce contexte, il convient d’organiser les réflexions et les propositions d’action autour de trois thèmes :
+ Les considérations environnementales doivent être inclues dans l’élaboration des politiques. Ce qui implique une prise en compte structurante du long terme dans la formulation des projets ;
+ La durabilité exige une prise en compte des différences de niveau de richesse à l’intérieur des nations comme entre les nations. Elle exige aussi la juste répartition des coûts et des bénéfices de l’environnement entre les générations ;
+ L’actualisation du développement durable dépend du niveau de mobilisation, donc de compréhension et de participation active de la population. La prise en compte de ces thèmes suppose une démarche pluridisciplinaire. En effet, la nature même du développement durable nécessite un dialogue entre des champs disciplinaires variés : économie, politique, sociologie, droit, anthropologie…
Compte tenu des débats en cours et des enjeux qu’ils soulèvent, il nous a semblé important de décliner les modalités de mise en œuvre du développement durable au travers de cinq problématiques représentées par les mots-clés suivants : la gouvernance, la technologie, les conditions de vie, la gestion des ressources naturelles et le financement. Nous avons posé les questions suivantes :
+ En matière de développement durable, la gouvernance correspond-elle à la capacité à produire des décisions cohérentes, à développer des politiques effectives par la coordination entre acteurs publics et non gouvernementaux?
+ De quelles manières la technologie permet-elle le développement durable ? Quelles sont les conditions d’appropriation des technologies mises en place dans les pays en développement et la contribution du facteur technologique à la croissance économique ?
+ Comment parler de durabilité dans des pays où les migrations sont importantes ? Quels sont le rôle et les impacts exercés par les transferts?
+ Comment gérer durablement les ressources naturelles lorsqu’elles constituent un facteur primordial du développement économique et social de certains pays?
+ Quelles sont les sources de financement à long terme compatibles avec un développement durable?
Pour chacune des problématiques mentionnées ci-dessus, il nous est apparu important de favoriser les discussions sur les concepts ainsi que sur les principales approches en présence, et de solliciter des études de cas relatives à l’application des outils et des méthodes aux problématiques de terrain. Ce Cahier du Gemdev consacré au « développement durable : enjeux, regards et perspectives » vise à restituer une partie des contributions qui ont été présentées, en 2001, lors des demi-journées d’études du groupe Développement durable sur les thèmes de la gouvernance, de la biodiversité, des investissements directs à l’étranger et des technologies propres et des dynamiques migratoires. Ces thèmes correspondent aux quatre chapitres de ce cahier. Chaque chapitre commence par une présentation générale du contexte, de la problématique, des contributions et des débats soulevés . Ensuite, la parole est donnée aux intervenants : qu’ils soient remerciés ici de leur participation et d’avoir pris en considération les commentaires qui leur ont été adressés.
- Introduction
1 – Gouvernance des activités à risque et développement durable :
- Quelle gouvernance pour les activités à risque ? par G. FROGER
- La gouvernance des risques alimentaires et la société du risque. Une approche à partir de la « saga de la vache-folle » par M. BARBIER
- Quelle gouvernance pour la gestion durable des déchets nucléaires à haute activité et à vie longue ? par A. Le DARS
2 – Biodiversité et droits de propriété :
- Les enjeux relatifs à la gestion durable de la biodiversité dans les pays en développement par Ph. MERAL
- La biodiversité : questions d’appropriation entre le local et le global par F-D. VIVIEN
- Les contrats de bioprospection et la question du partage des avantages par BOISVERT
- La négociation patrimoniale à Madagascar ou la mise en cohérence de représentations plurales de la forêt au sein d’un système autonome d’application du droit par S. AUBERT
3 – Investissements directs à l’étranger et technologies propres :
- Investissements directs à l’étranger et technologies propres : la » durabilité » du développement s’applique-t-elle aux pays du Sud ? par V. GERONIMI et P. SCHEMBRI
- Normes environnementales et déterminants des investissements directs étrangers en direction des économies en développement par S. TREILLET
- Mondialisation et technologies propres. L’importance des partenariats public/privé dans le secteur automobile par Ph. MERAL et O. PETIT
- Les enjeux du protocole de Kyoto pour l’industrie pétrolière et gazière : nouvelles opportunités pour la coopération internationale par S. GERVAIS et A. PLATONOVA
4 – Dynamiques migratoires et développement durable
- Dynamiques migratoires et développement durable : vers de nouvelles réflexions par A. AKNIN
- Le Comportement de transfert des migrants est-il guidé par un motif d’assurance ? L’exemple des Maliens de Kayes par F. GUBERT
- De la conséquence de la baisse des coûts migratoires sur la dynamique des mouvements de population. L’exemple d’un demi-siècle d’émigration guadeloupéenne en France métropolitaine par Y. URUNUELA
Conclusion