[CADTM-Infolettre] Droit international, Dette du Tiers Monde, Patrice Lumumba, Belgique, Pérou, Équateur…

Le 19 janvier 2021
ÉDITO

Le 23 mai 2019, le Tribunal de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rendu un arrêt confirmant qu’un État peut modifier unilatéralement ses obligations en matière de dette s’il y a un changement fondamental de circonstances. Cet arrêt affirme qu’un État a le droit d’imposer des pertes à ses créanciers. Il s’agit d’une décision fondamentale.

La Covid-19 a exacerbé la crise de la dette des pays du Sud, dont les premiers signes étaient visibles depuis 2015. Dans la 2e partie de notre série, nous analysons différents facteurs qui influencent directement la capacité des PED à poursuivre le remboursement de la dette. Le secrétaire général du CADTM Afrique approfondit cette analyse en se concentrant sur la dette publique et privée de la région subsaharienne. En Tunisie, 10 ans après la révolution, la dette étrangle toujours le peuple tunisien. La plupart des éléments à l’origine des soulèvements de 2010-2011 sont toujours d’actualité. En RDC enfin, alors que le pays dispose d’imposantes ressources minières, plus de 75 % des Congolais ·e·s vivent toujours avec moins de 1,90 $US par jour. Avec Entraide et Fraternité, nous lançons une campagne pour l’annulation de la dette du pays.

Ce 17 janvier 2021, nous commémorions le 60e anniversaire de l’assassinat de Patrice Lumumba (1925-1961). Comme l’indique Ludo De Witte, « Lumumba a été la victime de l’impérialisme, on voulait continuer l’impérialisme au Congo, remplacer un système colonial par un système néocolonial ». Dans la situation d’endettement et de développement de la RDC, les créanciers, Belgique en tête, ont une responsabilité indiscutable.

En Belgique, Marc Raisière, président du comité de direction de la banque Belfius sauvée de la faillite à coup de milliards d’euros entre 2008 et 2012, a provoqué des remous en déclarant au magazine financier Trends Tendance : « Bien sûr qu’il y aura des faillites ». « Mais n’avions-nous pas trop de cafés et de restaurants en Belgique ? Étaient-ils tous rentables ? Étaient-ils tous viables, sans avoir recours au noir ? ». Il essaye ainsi de détourner l’attention sur les largesses dont bénéficient les banquiers comme lui.

Au Pérou, les travailleurs du secteur agro-industriel se mobilisent pour réclamer une augmentation à 19 dollars par jour (contre 11 dollars actuellement), dans un pays où le salaire minimum mensuel ne dépasse pas 262 dollars.

En Équateur, deuxième partie de la série consacrée aux « avancées et limites des résistances aux politiques voulues par la Banque mondiale, le FMI et les autres créanciers ». De la violation des droits humains fondamentaux par la Banque mondiale, à l’instauration d’une commission d’audit de l’Équateur, focus cette semaine sur les résistances aux politiques voulues par les créanciers entre 2007 et 2011.

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